Dr Vincent Poitout

Après presque 11 ans au poste de directeur de la recherche et de l’innovation au CHUM et directeur scientifique au CRCHUM, le Dr Vincent Poitout relève un nouveau défi à titre de vice-recteur à la recherche et à l’innovation en vue de succéder à Marie-Josée Hébert depuis le 1er juin 2025. Son rôle consiste à coordonner et à orienter l’ensemble des activités scientifiques de l’Université de Montréal.

En plus de ce mandat de taille, le Dr Poitout continue à diriger son laboratoire, dont les recherches se centrent sur le diabète – la pierre angulaire de ses travaux depuis son arrivée au CRCHUM il y a 20 ans!

Les cellules bêta sous la loupe

Au sein de son labo, l’équipe du Dr Poitout se questionne sur le fonctionnement des cellules bêta du pancréas, qui produisent l’insuline, l’hormone contrôlant le taux de glucose dans le sang. Or, chez les personnes atteintes de diabète de type 2 (DT2), les cellules bêta n’arrivent pas à produire suffisamment d’insuline pour réguler le glucose.

Quelle est la cause du dysfonctionnement de ces cellules dans le DT2? Comment réagissent-elles dans un environnement où il y a un excès de glucose ou de lipides? Quels sont les effets du surpoids sur ces cellules et l’aggravation du diabète?

« On essaie de comprendre les mécanismes d’action de protéines, qu’on trouve en grand nombre à la surface des cellules bêta et qui agissent comme des récepteurs de l’environnement externe », explique le Dr Poitout. « Ces protéines transmettent ensuite à la cellule des informations qui modulent la sécrétion d’insuline. Donc, on cherche à savoir comment la cellule répond à son environnement à travers ces récepteurs. »

Ces récepteurs sont facilement accessibles en raison de leur position à la surface de la cellule, donc il s’agit de cibles de choix pour de futurs médicaments. Ses recherches permettront ainsi d’améliorer les soins aux personnes diabétiques.

Un facteur de déclenchement

Une autre question que le Dr Poitout et son équipe tentent d’élucider, c’est pourquoi le diabète de type 1 (DT1) se manifeste principalement à la puberté. Dans cette forme de diabète, la destruction auto-immune des cellules bêta fait en sorte que la production d’insuline est graduellement stoppée. Une explication possible : la division des cellules bêta accélérée lors des poussées de croissance de la puberté les rendrait plus vulnérables à l’attaque auto-immune.

Pour tester leur hypothèse, l’équipe du Dr Poitout utilise un modèle expérimental de DT1 chez la souris. Elle recourt également à plusieurs plateformes du CHUM, dont l’imagerie cellulaire, la physiologie cellulaire, CITADEL, le phénotypage et imagerie petits animaux, ainsi que l’animalerie. « En tant qu’ancien directeur du CRCHUM, je suis vraiment fier de l’infrastructure de plateformes qui a été mise en place. Elles nous très sont utiles au quotidien », souligne le Dr Poitout.

Un projet collaboratif et innovant

Grâce à un financement de 16,4 millions de la Fondation canadienne pour l’innovation, du gouvernement du Québec et de plusieurs partenaires, dont la fondation du CHUM, le Dr Poitout étudiera également la détection précoce du DT2 et son traitement. Ce projet, intitulé ImagingT2D : Programme d’imagerie multimodale pour la prévention et le traitement du diabète de type 2, rassemble des chercheurs et chercheuses du CRCHUM aux expertises variées : Jean DaSilva, Stéphanie Fulton, Guy Rutter, Dr An Tang et François Yu, en plus du Dr Poitout et de collaborateurs à l’Université de Sherbrooke.

Plus précisément, le programme vise à mettre au point des biomarqueurs prédictifs des perturbations du fonctionnement du foie, du cerveau, du tissu adipeux et du pancréas, tous des organes affectés par le DT2.

Le financement servira en grande partie à l’implantation d’une nouvelle plateforme d’imagerie de pointe s’appuyant à la fois sur la résonance magnétique, la tomographie par émission de positrons et l’échographie.
 



Faits marquants de l’axe Cardiométabolique

Mai 2024

La Dre Nadine Taleb obtient une bourse de 163 328 $ dans le cadre du programme chercheurs-boursiers du Fonds de recherche du Québec en santé (FRQS) pour caractériser et personnaliser la prise en charge du diabète auto-immun latent chez l’adulte.

John Chan, directeur du Laboratoire de néphrologie moléculaire et d’endocrinologie du CRCHUM, reçoit la Médaille d’excellence en recherche 2024 de la Fondation du rein, Division du Québec.

Août 2024

La Dre Jessica Forcillo, chercheuse au CRCHUM, réalise une première en installant le tout premier anneau aortique sur le cœur d’un patient québécois. Cette intervention constitue une avancée majeure et ouvre de nouvelles perspectives pour le traitement des anomalies cardiaques.

Octobre 2024

Le chercheur Ciaran Murphy-Royal se voit octroyer un financement de 120 000 $ sur 3 ans de la part de la Scottish Rite Charitable Foundation of Canada pour étudier le rôle des astrocytes dans les troubles du sommeil et de l’éveil.

Décembre 2024

La chercheuse Stephanie Fulton, ainsi que David Lau, doctorant, et Stephanie Tobin, ancienne stagiaire postdoctorale de son laboratoire, révèlent dans une étude publiée dans Nature Communications que l’enzyme ABHD6 dans le noyau accumbens, une région du cerveau, représente une cible potentielle contre l’obésité.

Mars 2025

Le chercheur Gareth Lim, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la formation des adipocytes, remporte le prix Relève dans le cadre des Prix d’excellence 2024 du CRCHUM.

 

Ce texte est tiré de notre rapport d'activités 2024-2025

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