La santé au menu

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La santé au menu

Cet article est extrait du CHUMagazine Les métiers et les professions de l’ombre. 

Rarement sont-ils mis à l’avant-scène. Un moment passé en compagnie d’Annie Matucha suffit pourtant à le comprendre : les techniciennes et techniciens en diététique sont absolument nécessaires au bien-être des patientes et patients. À leur tour de rayonner!

Mercredi, 10 h. Nous rencontrons Annie à l’unité 11 Sud. Ici, des personnes atteintes d’une maladie inflammatoire de l’intestin ou d’un cancer colorectal se remettent d’une opération. Pour la plupart d’entre elles, l’alimentation est source de craintes. La tournée du matin se poursuit ensuite à l’unité 14 Nord. La technicienne en diététique y rencontre une patiente dont l’appétit est mis à mal par la chimiothérapie et les nausées qui l’accompagnent. Elle est là pour offrir son aide en adaptant les menus à cette période éprouvante, où bien se nourrir est essentiel à la guérison. 

Trouver son x 

S’il lui a fallu se chercher un peu avant d’atterrir dans son poste de technicienne en diététique, Annie a la réelle conviction d’être sur son x. S’enraciner au CHUM lui permet de faire le bien tout en exploitant ce qu’elle admet d’emblée être son côté foodie. Aujourd’hui, elle marche dans les pas de sa mère, elle qui a passé toute sa carrière de cuisinière en centre hospitalier. Mais son rôle ne consiste pas à préparer des repas. Il diffère aussi de celui des nutritionnistes, bien que les deux professions soient parfois confondues. Tandis que les nutritionnistes se concentrent sur les cas les plus complexes et déterminent les types d’alimentation thérapeutique adaptés aux patients, les techniciennes et techniciens en diététique les mettent en application en visitant toutes les personnes hospitalisées, comme de véritables alliés : « Nous sommes leurs bras droits, leurs yeux et leurs oreilles sur le terrain », affirme Annie.

Chaque bouchée compte

Les visites dans les unités font partie intégrante du quotidien d’Annie et de ses collègues. Ils en réalisent au moins une quinzaine par jour. « Pour ce soir, préférez-vous le poulet ou le bœuf? Qu’en est-il des desserts? Avez-vous l’appétit de les manger? » D’un bout à l’autre de la trajectoire de soins, ils rencontrent les patientes et les patients en vue d’élaborer des menus qui répondront à leurs besoins nutritionnels, mais aussi à leurs allergies, à leurs préférences et à leurs aversions. « Chaque bouchée compte! La patiente ou le patient a donc son mot à dire dans la sélection des repas qui lui sont offerts et la recherche de solutions qui l’aideront à bien s’alimenter. » Annie s’en réjouit : la grande variété de plats concoctés dans les cuisines du CHUM lui permet d’adopter une approche personnalisée, tout en mettant à l’œuvre sa créativité. Cette créativité est essentielle pour concilier les envies de chacun avec les régimes ciblés par les nutritionnistes.

« Le métier demande aussi une bonne organisation », souligne Annie. Une fois la tournée des unités terminée, elle se pose à son bureau au sous-sol du CHUM pour noter l’ensemble de ses observations et calculer les bilans caloriques recueillis dans les chambres durant la journée. Cette banque de données s’avère précieuse pour les nutritionnistes. Elles sont utilisées pour suivre la progression des patientes et patients et identifier les cas pour lesquels il faut intervenir. 

Main dans la main avec les nutritionnistes, les équipes en cuisine et, surtout, les autres techniciennes et techniciens en diététique, Annie est fière de contribuer à donner aux patientes et patients du CHUM les moyens de bien se nourrir, malgré les contraintes imposées par la maladie. 

 


 

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