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Revivre après une reconstruction du bassin

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Image Nouvelle Reconstruction de hanche

Cet article est extrait du CHUMAGAZINE - été 2023

Lyne Goulet a commencé à avoir mal à l’arrière d’une jambe à l’automne 2020. Mordue de randonnée et de voyages, le choc est grand lorsqu’elle apprend qu’un cancer métastatique s’est emparé de son sacrum, un os faisant partie du bassin. Heureusement, des spécialistes du CHUM lui donnent une seconde chance pour qu’elle puisse vivre ses passions.

Le cancer, elle sait ce que c’est. Lyne Goulet a déjà dû subir, en 2017, une mastectomie due à un cancer du sein. Un mois après, elle prenait sa revanche en partant en Gaspésie y faire une longue randonnée — elle avait dû annuler son projet de faire le tour du mont Blanc, en France, à cause de l’opération. Radiothérapie au retour, puis vite Madagascar, l’Ouest canadien… La jeune retraitée carbure au bonheur des kilomètres qui défilent sous ses chaussures.

De Gatineau à Montréal en pleine pandémie

Les résultats d’une biopsie, au début de décembre 2020, expliquent ses douleurs. Elles sont causées par une tumeur formée de cellules détachées de son cancer au sein. « Tout s’écroulait, je ne faisais que penser à mes voyages. À mes activités physiques. À mon nouvel emploi à temps partiel, où j’avais trouvé une belle équipe. » Son médecin lui propose de faire ses traitements au CHUM, où les soins sont ultraspécialisés. Elle accepte, malgré la distance entre son domicile de Gatineau et Montréal. Elle reçoit cinq traitements de radiothérapie dès le début de janvier.

Pandémie oblige, son conjoint attend dans la voiture pendant ses rendez-vous médicaux. Il y a des moments de découragement, des réactions aux médicaments, de la douleur qui persiste. Mais toujours, souligne Lyne Goulet, elle se sent bien entourée. Il y a d’abord le très humain Dr David Donat, radio-oncologue au CHUM, pour son écoute et ses suivis. Son  oncologue, l’excellent Dr Jean-Pierre Ayoub. Son infirmière pivot, Christine Cloutier, qu’elle qualifie d’extraordinaire. Les gardiens de sécurité, qui l’accueillent avec un sourire derrière leur masque. Les bénévoles, qui lui offrent empathie et soutien. 

Perte d’autonomie… Et une opération porteuse d’espoir

Lyne Goulet continue à souffrir malgré les traitements. Faire ses courses ou son ménage est devenu presque impossible. Marcher lui cause des douleurs atroces. La nuit, le mal irradie, comme des décharges électriques, dans l’une de ses jambes. Elle emménage avec son conjoint, ne pouvant plus vivre seule. Un matin de juillet 2021, après une conversation avec son infirmière pivot, le Dr Donat lui prescrit une radiographie pour le lendemain. C’est une fracture atypique du bassin qui la torture autant, causée par sa tumeur!

Au tour du Dr Zhi Wang, orthopédiste spécialisé en chirurgie du rachis (de la colonne), de se charger de son dossier après une discussion de cas en réunion multidisciplinaire. Après des examens complémentaires, le Dr Wang lui propose une opération rare et complexe visant à reconstruire son bassin. 

En octobre 2021, c’est le grand jour. On ôte une partie des métastases et on enlève la pression sur des nerfs. Ensuite, on utilise une technologie avancée pour reconstruire le bassin. Vis, tiges, connecteurs et ciment médical assurent la solidité du travail… Toute une intervention, qui prend plusieurs heures à réaliser! Mais qui se déroule très bien.

« Je ne boite plus. J'ai confiance en l'avenir. Je n'avais plus de projets, mais maintenant j'en ai! » 

— Lyne Goulet 

Une semaine après son congé de l'hôpital, Lyne Goulet fait le tour du quartier avec des béquilles. En mai 2022, elle s'achète un vélo électrique... Et parcourt 1 600 km avant la fin de l'été! En juillet, après plusieurs mois de réadaptation, elle se lance à l'assaut des sentiers au parc du Mont-Tremblant. Elle retourne vivre dans son appartement. Son conjoint continue à la soutenir et à voir le futur positivement : « Il n'a jamais perdu confiance et cela m'a beaucoup aidée, tout comme mes amis et Charlotte, une chatte sphynx achetée pendant la pandémie! ».

Image Radio Hanche

Radiographie prise après l'intervention chirurgicale. En blanc, les éléments utilisés pour reconstruire le bassin de Lyne Goulet. 

Enfin les voyages ont pu recommencer! Avec des adaptations selon l'énergie à sa disposition. « Profiter de l'été dans un chalet loué, faire du vélo ou un peu de ski de fond, c'est des vacances quand même. », remarque-t-elle. Elle a appris à doser ses activités pour profiter pleinement de ses journées. 

Le soutien de ses spécialistes et, particulièrement, l'opération qui l'a remise sur pied sont de grandes sources d'espoir et d'optimisme. « Même si j'avais un cancer métalistique, dit-elle avec émotion, on s'est occupé de moi, pour que j'aie une bonne qualité de vie et que je puisse continuer à vivre mes passions ».

 

Revivre après une reconstruction du bassin