Muscler sa voix pour mieux communiquer

Fanny Blais, orthophoniste, lors d'une consultation dans son bureau.
Cet article est extrait de CHUMAGAZINE - été 2023
Fanny Blais est orthophoniste au CHUM. En externe, elle évalue des personnes ayant une condition médicale affectant leur capacité à communiquer et recommande des plans d’intervention. Elle se consacre aux personnes atteintes de problèmes neurologiques, comme la maladie de Parkinson.
« Les gens viennent nous voir quand ils en ont assez de se faire dire Quoi? Articule, parle plus fort! », explique l’orthophoniste. En effet, la force de la voix des personnes atteintes de la maladie de Parkinson diminue souvent. Le ton devient monotone, le débit de parole change, le souffle raccourcit. Une évaluation permet de poser une conclusion orthophonique avant de proposer un plan d’action adapté aux besoins.
Il arrive que Fanny Blais suggère à des gens qui la consultent de suivre le programme de réadaptation intensif, pris en charge par ses collègues. Le programme comporte 16 rencontres en quatre semaines. Il apporte des résultats durables dans le temps. Les personnes qui en bénéficient sont plus faciles à comprendre. Elles reprennent confiance en leur capacité à communiquer et profitent mieux des interactions sociales.
Peut-on muscler sa voix quand on a la maladie de Parkinson?
La question amuse l’orthophoniste, qui rappelle que la voix n’est qu’un des paramètres de la parole. « Si les cordes vocales sont des muscles, il y a aussi d’autres éléments à considérer. Mais oui, on peut simplifier en disant qu’on muscle la voix. » La voix est un instrument complexe qui nécessite une bonne interaction entre la respiration et les muscles des cordes vocales.
Voici trois recommandations à mettre en pratique :
- Chanter. C'est un excellent exercice pour le volume, l'intonation, l'articulation, le rythme, la respiration... «Si vous ne voulez rien faire, au moins, chantez!», insiste la professionnelle.
- Participez à des groupes d'exercices vocaux, comme ceux que Parkinson Québec offre sur Internet. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une thérapie à proprement parler, ces groupes peuvent inciter les gens à se mettre en action, tout en s'amusant.
- Lire à haute voix à des enfants. Cela oblige à moduler l'intonation et à parler plus fort, tout en favorisant l'intéraction intergénerationnelle.
Ces conseils ne permettront peut-être pas de participer à un concours de chant télévisé... Mais ils sont des pistes pour améliorer les capacités de communiquer avec son entourage. Et c'est ce qui compte le plus! « Ce que les patients ont à dire, c'est important. Les orthophonistes du CHUM sont là pour aider à exprimer leurs besoins et leurs désirs », résume Fanny Blais.
Plus de 20 orthophonistes au CHUM
On les retrouve en quatre équipes intervenant auprès de la patientèle hospitalisée ou en clinique externe :
- Sciences neurologiques (AVC, neurochirurgie, neurovasculaire, maladies dégénératives, etc.)
- Troubles de la voix (dysphonie, quand les sons sont modifiés; aphonie, quand la voix n'est plus audible)
- Oncologie ORL (rééducation après une opération dans la sphère ORL, par exemple)
- Autres spécialités : (cardiologie, gériatrie, etc.)
Muscler sa voix pour mieux communiquer