La plaque coronarienne non calcifiée plus fréquente chez les individus vivant avec le VIH

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Dans une étude publiée dans Radiology, des chercheurs du CRCHUM montrent, grâce à l’angiographie coronarienne par tomodensitométrie, que le fardeau de plaque coronarienne infraclinique non calcifiée est 2 à 3 fois plus élevé chez les individus vivant avec le VIH (virus d’immunodéficience humaine), en comparaison à des volontaires sains non infectés présentant un risque cardiovasculaire similaire.

Il s’agit d’une étude prospective dirigée depuis 2013 par le docteur Carl Chartrand-Lefebvre, radiologiste au CHUM, professeur au Département de radiologie, radio-oncologie et médecine nucléaire et chercheur régulier de l’axe imagerie-ingénierie du CRCHUM.

Dans l’étude, 265 participants VIH et non VIH ont été évalués de façon prospective par tomodensitométrie. Afin d’être éligibles, les participants des deux groupes devaient être asymptomatiques sur le plan cardiovasculaire et sans histoire d’atteinte coronarienne.

Les résultats ont démontré une présence faible et identique de plaque coronarienne chez les participants VIH et non VIH, après ajustement pour les facteurs de risque cardiovasculaire. Toutefois, en tenant de la classification des plaques selon qu’elles étaient calcifiées, non calcifiées ou mixtes, les auteurs ont démontré une prévalence et un volume plus élevés de la plaque coronarienne non calcifiée dans le groupe des participants VIH.

« Notre étude montre que le fardeau de plaque coronarienne non calcifiée est plus important chez les personnes vivant avec le VIH, mentionne l’auteur principal de l’étude Carl Chartrand-Lefebvre. De plus, un bon nombre d’études précédentes a déjà démontré, dans la population générale, que la plaque non calcifiée était associée à une incidence plus élevée d’événement cardiovasculaires, en comparaison aux plaques calcifiées ou mixtes. Notre expérience au CRCHUM montre que l’angiographie par tomodensitométrie peut être considérée comme un outil de recherche de choix dans l’évaluation non invasive des artères coronaires, en particulier chez des participants avec un risque cardiovasculaire faible ou modéré, comme dans la cohorte CHACS; cet outil pourra être utilisé dans de futures études cliniques, pronostiques ou mécanistiques de l’athérosclérose associée au VIH. »

Comme le mentionne la docteure Madeleine Durand, professeure au Département de médecine et chercheuse au CRCHUM, plusieurs facteurs pourraient expliquer l’athérosclérose coronarienne associée au VIH, en plus des facteurs de risque traditionnels, comme la dérégulation de l’activation du système immunitaire et l’inflammation chronique, ainsi que le traitement antirétroviral lui-même.

Source : Faculté de médecine | Université de Montréal

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