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Tumeur de Pancoast : l’incroyable guérison de Reine Petit

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23 mai 2017. Reine Petit joue au golf en famille. Elle ne le sait pas encore, mais ce sera sa dernière partie de la saison. Dès le lendemain, une douleur atroce s’empare de son dos. « J’avais l’impression qu’on voulait me transpercer l’omoplate! », explique la dame dans la soixantaine, qui décide alors de consulter son médecin. 

Cet article est extrait du CHUMAGAZINE – Automne 2019

Rapidement, les mauvaises nouvelles se multiplient, et Reine Petit est dirigée vers le CHUM. C’est ici qu’on lui confirme qu’elle souffre d’une forme rare de cancer du poumon qui envahit aussi ses côtes et sa colonne vertébrale. Son nom : tumeur de l’apex pulmonaire (sommet du poumon), aussi appelée tumeur de Pancoast. Ses chances de survie sont très faibles.

« Ça a été un choc, relate Reine Petit. Mon mari et moi, on a pleuré. Ensuite, j’ai fait l’annonce à ma famille et à mes amies. Du jour au lendemain, ma vie a basculé. »

Un parcours imposant s’amorce. Il faut d’abord réduire la tumeur pour pouvoir ensuite la retirer. Vingt-cinq traitements de radiothérapie et cinq de chimiothérapie sont prévus par les Drs David Donath, radio-oncologue, et Mustapha Tehfe, hémato-oncologue. 

Une réaction allergique vient toutefois bousculer les plans : « Au début de mon premier traitement de chimiothérapie, alors qu’on venait de m’installer l’aiguille par laquelle le traitement allait passer, j’ai senti une raideur sous les seins et une douleur dans le bas du dos, témoigne Reine Petit. Je suis devenue rouge comme un coq, j’avais chaud, j’avais une pression à la tête, j’étouffais… Heureusement, l’infirmière, Lyne Tremblay, a réagi très vite! » 

Presque un an plus tard, le 11 mai 2018, la patiente entre finalement en salle d’opération. Elle est confiante malgré les risques : « La tumeur compressait ma moelle épinière. On m’avait prévenue qu’il était possible que je ne puisse plus marcher. Mais j’étais entre bonnes mains. » 

La chirurgie dure plus de neuf heures. Les Drs Zhi Wang, orthopédiste spécialisé en chirurgie de la colonne, et Moishe Liberman, chirurgien thoracique, travaillent ensemble pour retirer le cancer « en bloc », c’est-à-dire en un seul morceau. L’expertise est unique au CHUM, seul hôpital au Québec où l’on pratique la résection « en bloc » des tumeurs de Pancoast. Ils enlèvent le lobe supérieur du poumon gauche et trois vertèbres, en plus de couper trois côtes. Puis, le Dr Wang reconstruit et stabilise la colonne de la patiente à l’aide de tiges de métal. « De la base du cou jusqu’à la vertèbre T10, au milieu du dos, j’ai désormais au moins 23 vis! », explique-t-elle.

L’opération est une réussite. Mais à son réveil, c’est surtout de la douleur dont la sexagénaire se souvient : « Je suis allergique aux narcotiques, et mes options étaient très limitées. Heureusement, ma spécialiste de la douleur, la Dre Louise Gagnon, a su trouver deux médicaments à faible dose pour me soulager. »

Reine Petit quitte le CHUM après 17 jours d’hospitalisation, suivis de longs mois de réadaptation. Mais elle revient régulièrement pour des suivis : « Mes spécialistes sont toujours surpris de ma guérison, ils n’en reviennent pas de me voir aussi en forme à chacune de nos rencontres. Ils m’appellent la miraculée! J’ai même pu recommencer à conduire! » 

Et le golf, madame Petit? « Pas encore. Mais peut-être l’été prochain… »

Tumeur de Pancoast : l’incroyable guérison de Reine Petit

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